Tour des Fiz

Le projet de réaliser le tour des Fiz a été initié par un ami, passionné de montagne, de randonnée et d’escalade. Il me propose de partir quelques jours en montagne en randonnée en autonomie et de bivouaquer le soir ; quelque chose de tout à fait nouveau pour nous. Il s’occupe de tout, sur les conseils d’un ami, il choisit le tour des Fiz pour décor, moins fréquenté et moins long que le tour du Mont-Blanc, mais aussi plus accessible.

Première étape, s’équiper correctement pour que l’aventure soit agréable. Après avoir fait l’inventaire de mon matériel de randonnée et de bivouac, il ne manque plus qu’un sac à dos de randonnée et quelques petites choses. J’avais déjà acquis beaucoup de matériel pour mes randonnées moto. Pensant un jour essayer le trek, j’avais déjà opté pour de l’équipement ultra-léger qui pourrait me servir à pied ou à vélo.

Arrivée au camp de base

Nous prenons la route et après quelques heures, nous découvrons notre camp de base, l’Aire de Plaine-Joux. station de ski en hiver qui se transforme en campement accueillant campeurs, marcheurs et cyclistes l’été.

Photo du Mont-Blanc dans les nuages depuis Plaine-Joux

Un espace est dédié aux véhicules et nous trouvons 2 beaux espaces réservés aux tentes sans véhicule. Nous choisissons la plus haute, avec vue sur le Mont-Blanc. Le panorama est incroyable !
Premier repas sur place, nous choisissons de tester nos rations lyophilisées. C’est une première, j’avais un apriori assez négatif, mais finalement le goût des pâtes bolognaise était assez agréable, c’est validé pour la randonnée du lendemain !

Lac vert de Passy

Nous profitons de la fraicheur de la soirée pour aller découvrir le lac vert, annoncé à 15 minutes de marche. Quelle belle découverte, le coin est vraiment magnifique et apaisant. Nous restons un moment sur un banc à contempler le paysage en discutant tranquillement.

Départ de la randonnée

Vue du Mont-Blanc depuis Les Chalets d'Ayères

La nuit a été calme et reposante et le réveil face au Mont-Blanc était exceptionnel. Mais il est maintenant temps de partir marcher, nous sommes venus pour ça quand même. Après la douche et le petit déjeuner, nous voilà partis sur le chemin.
Dès le départ de Plaine-Joux, ça commence à grimper assez fort ! Mais les sentiers sont agréables, ce n’est pas très large, ça zigzag, ça monte et c’est assez accidenté ; suffisamment pour nous croire au bout du mode. Nous traversons une petite forêt et nous arrivons aux Chalets d’Ayères, joli petit village qui nous a paru abandonné, tous les chalets étaient fermés.

Sur le parcours, plusieurs fontaines libre d’accès sont disposées et l’eau est potable. C’est très agréable. Nous n’avions donc pas besoin d’emporter trop d’eau et nous avions de l’eau fraîche très régulièrement. Une fois le village passé, nous bifurquons direction le passage du dérochoir.

Le dérochoir

Sentier tour des fiz

A partir des chalets d’Ayères, le chemin ne fait que monter jusqu’au dérochoir. Nous commençons l’ascension, le paysage est magnifique avec des vues sur le Mont-Blanc en permanence comme s’il veillait sur nous. En cours de montée, nous faisons une petite pause pour midi. Au milieu du chemin, nous sortons nos réchauds et nos poches de lyophilisé. Nous croisons quelques trailers, ils nous paraissent évoluer à une vitesse et une agilité impressionnante ! Mais pour nous consoler, nous remarquons qu’ils voyagent bien plus légers ! Ce n’est pas du tout la même pratique, ni la même philosophie.
Nous continuons notre trace, nous traversons des portions où le chemin a laissé place à des amas de rochers et de cailloux. C’est assez technique, surtout avec un sac à dos de 12 Kg, par moment notre progression nous rappellent bien vite nos techniques apprises à l’escalade pour garder l’adhérence et l’équilibre.

Passage du dérochoir, tour des fiz

Nous arrivons au passage du dérochoir ! Portion un peu redouté, je suis assez rapidement sujet au vertige et il était difficile de s’imaginer ce que ça peut représenter. En plus, nous avons lu sur plusieurs panneaux “Passage délicat”, qu’est-ce que ça pouvait bien nous réserver… Effectivement, arrivé au pied de la paroi, c’est assez impressionnant. Nous voyons une corde et des petits ergots métalliques pour nous aider à monter, mais nous voyons qu’un petite partie de la zone à franchir. Je décide de ne pas trop me poser de questions, de toute façon vu les rochers que nous avons passé, je n’envisage pas faire demi-tour, il faut avancer. Premier palier passé, je décide de me retourner pour vérifier si le vide est plus impressionnant que ce que j’imagine. Et bien non, on était déjà assez haut dans la montagne, mais aucune peur du vide. La pente est escarpée, mais le chemin est quand même assez stable et large. Quelques passages sont délicats, mais ça s’est très bien passé pour moi.

Vue depuis le haut du dérochoir sur le Mont-Blanc

Nous arrivons en haut, c’est impressionnant, nous sommes assis sur la crête, nous contemplons le panorama qui nous est offert. C’est un peu la récompense de l’ascension et de l’épreuve que nous avons surmonté. D’un coté, nous avons une vue sur Plaine-Joux, nous apercevons la station et le parking qui nous paraissent bien petits ! Et nous avons encore vue sur le Mont-Blanc, on ne s’en lasse pas !

Vue du plateau de Sales depuis le dérochoir

De l’autre, nous apercevons le plateau de Sales, notre nouveau terrain de jeu pour la fin de journée. Tout en bas, dans le creux, nous apercevons le Refuge de Sales, l’objectif de la fin de journée. Nous descendons donc en traversant le plateau par des chemins de terre. A partir de maintenant, le téléphone ne se connecte plus aux réseaux, les traces de l’homme se limitent au sentier et au refuge, c’est parti pour une déconnexion totale en pleine nature ! Nous rencontrons quelques marmottes sur le bord du chemin. Elles ne semblaient pas perturbées par notre présence, même si nous étions arrêtés pour les contempler, elles nous ignoraient complètement. Deux marmottes étaient même en train de chahuter. Nous les regardons quelques instants, amusés. Un peu plus loin, ce sont quelques bouquetins qui nous accueillent. Nous sommes une nouvelle fois ébahis par le spectacle et surpris par leur aisance. Un peu plus bas, nous arrivons au village de Sales, j’étais très heureux de trouver un point d’eau, ma gourde était à sec !

Le refuge de Sales

Nous arrivons enfin au refuge de Sales, nous profitons de la terrasse pour faire une pause autour d’une bière et de discuter du programme de la fin de journée. La décision que nous devions prendre maintenant était de continuer la route où profiter de ce havre de paix pour établir le bivouac. Nous jetons un œil à la suite du chemin, nous voyons que le chemin amorce une descente assez pentue, nous préférons profiter des larges étendues d’herbe du plateau et nous préférons garder la proximité du refuge ainsi que la fontaine d’eau potable qui est dans le petit village précédent.

Nous installons le campement, mangeons notre petite pochette du soir et nous allons faire quelques pas pour repérer le début du parcours du lendemain. Et bien après une bonne journée à marcher avec le sac sur le dos, marcher à vide aide à détendre les jambes et récupérer un peu. C’est aussi l’occasion de rencontrer d’autres marmottes et bouquetins encore moins farouches que leurs amis croisés plus tôt.
La nuit est bien calme et assez fraîche par rapport à la journée, j’apprécie tout de même mon sac à confort 0° qui me garde bien au chaud pour récupérer des forces pour le lendemain. Nous sommes mêmes bercés par des bruits de chute de rochers assez fréquentes; nous avons pris soin de ne pas nous installer trop près des parois.

Jour 2

Cascades Sixt-fer-à-Cheval

Après avoir pris le petit déjeuner, nous voilà partis pour la suite de notre périple. Nous descendons vers Sixt-Fer-a-Cheval. Nous profitons du paysage, nous découvrons quelques cascades, c’est vraiment magnifique. En bas de la descente, nous continuons un peu à plat le long du torrent de Sales, la végétation nous fait bénéficier d’un îlot de fraîcheur. La journée s’annonce assez chaude aussi.

Notre chemin bifurque vers le collet d’Anterne. De nouveau, nous gravissons une dénivelé assez important, les chemins sont agréables, des cailloux, mais nous sommes encore dans des endroits qui nous paraissent assez isolés et un peu sauvages même si nous croisons de nombreux marcheurs. J’ai un peu de mal à suivre le rythme, le souffle me manque assez régulièrement et la montée se fait en plein soleil. Une fois passé le Collet d’Anterne, nous traversons de nouveau un joli plateau bordé par le massif des Fiz et un joli cours d’eau. Le refuge Alfred Wills se laisse maintenant découvrir, il nous parait au bout du monde, nous nous interrogeons sur la logistique, à part l’hélicoptère, aucun véhicule ne peut accéder à cet endroit. Nous devinons que nous allions de nouveau gravir des sommets pour la suite. Mais nous verrons ceci plus tard, il est temps de faire une pause. Nous mangeons et faisons une petite sieste au soleil pour reprendre des forces.

Lac d'Anterne

Nous reprenons l’ascension vers le Lac d’Antenne, nous découvrons ce magnifique lac de montagne comme un bijou dans un sublime écrin, petite perle bleue dans un écrin de verdure. Le temps de faire quelques photos puis nous continuons la route. Un peu surpris par quelques petites taches de neige restante, nous remontons vers le col d’Anterne. Nous arrivons au col, la vue nous offre une belle surprise. Nous nous retrouvons face au Mont-Blanc qui nous avait quitté depuis le dérochoir. Il est là ! Nous montrant fièrement la mer de glace. Nous restons un moment, un peu plus bas que le col pour nous abriter du vent, pour contempler le panorama qui nous est offert.

Retour Plaine-Joux

Nous attaquons la descente, nous croisons plusieurs randonneurs nous demandant si leur ascension était encore longue, nous essayons de les rassurer, nous étions du bon coté de l’effort. Nous croisons quelques bouquetins qui se promenaient dans les pentes. Nous sommes restés impressionnés par leur aisance à parcourir la pente ! Nous étions presque jaloux de ne pas pouvoir attaquer la descente frontalement à la pente comme ils le font si bien !
Nous passons prêt du refuge du Chalet d’Anterne, puis retours vers les chalets Ayères. Nous croisons une mère et son fils qui semblaient revenir de bivouac. Nous échangeons quelques mots, le petit semblait avoir eu sa dose de marche pour le week-end et bénéficie des épaules de sa maman une partie du chemin. Ils étaient justes allés passer la nuit au lac de Promenaz. Nous commençons à nous laisser aller dans la pente à trottiner et bizarrement, le chemin nous semble plus simple.
Nous faisons une bonne pause à la fontaine remplir les gourdes et reprendre des forces pour les derniers kilomètres. Nous redescendons à Plaine-Joux par la voie dont le dénivelé nous paraissait bien plus régulier. Nous apercevons enfin la Station et nous arrivons avant la fermeture de la réception. Nous pourrons donc passer la nuit ici et surtout prendre une bonne douche qui nous a manqué pendant cette marche.

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